Protocole d’accord transactionnel : définition, valeur juridique, validité

Protocole d’accord transactionnel : définition, valeur juridique, validité
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| Mis à jour le 30/08/2021 | Publié le

SOMMAIRE

Vous faites face à un litige et cherchez un moyen efficace et rapide de le résoudre ? Sachez que toute situation contentieuse ne conduit pas nécessairement les parties devant les tribunaux. En effet, la signature d’un protocole transactionnel, aussi connu sous le nom de protocole d’accord, peut intervenir lorsqu’un accord a été trouvé, mais encore faut-il qu’il soit équilibré ! Qui mieux que l’avocat pour sécuriser cette transaction ? Avocats Picovschi vous en parle dans les lignes qui suivent.

Qu’est-ce qu’un protocole d’accord transactionnel ?

Le protocole transactionnel est l’aboutissement d’une transaction, définie par l’article 2044 du Code civil comme étant « un contrat par lequel les parties, par des concessions réciproques, terminent une contestation née, ou préviennent une contestation à naître. » Il doit impérativement s’agir d’un écrit par lequel deux cocontractants conviennent de ne pas porter un différend en justice, en échange, le plus souvent, d’une indemnisation pour la partie qui renonce à son droit d’agir. Son régime ayant été mis à jour par la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 dite « J21 », le protocole d’accord transactionnel est donc un instrument privilégié de résolution des litiges qui remplit la fonction d’alternative à la machine judiciaire et se doit d’être sécurisé.

Ce type d’accord survient après une période de négociations entre deux parties à un litige qui souhaitent résoudre à l’amiable leurs différends. Il est fortement recommandé de se faire assister par un avocat dans une telle procédure afin que cet accord puisse se révéler gage de sécurité et de rapidité.

Cet accord peut intervenir dans plusieurs types de situations : un employeur et un salarié qui souhaitent mettre un terme au contrat de travail tout en évitant une procédure devant les prud’hommes, une entreprise qui a contrefait la marque d’un de ses concurrents et qui souhaite éviter de se lancer dans une procédure en contrefaçon devant le tribunal judiciaire compétent, un fournisseur et un distributeur qui souhaitent éviter la saisine du tribunal de commerce, etc.

Vous aspirez à un gain de temps et d’argent dans la résolution d’un conflit ? L’avantage de ce type d’accord est d’éviter une procédure longue et coûteuse à l’issue incertaine. Vous pouvez ainsi vous épargner cet aléa. Par ce protocole d’accord, les parties conviennent ensemble de la solution la plus optimale pour mettre un terme à leur litige. Il faut donc entrer en période de négociations. L’avocat est un atout phare dans ce type de procédure. En effet, un avocat ne revêt pas sa robe que pour assister ses clients. L’une de ses qualités principales est sa force de négociations et de propositions.

La négociation se solde alors par la rédaction d’un protocole d’accord transactionnel venant mettre un terme au conflit. Il stipule que les parties ne pourront pas porter ultérieurement l’affaire qui les oppose devant les tribunaux. L’intérêt d’un tel protocole et sa valeur juridique reposent donc sur le fait qu’il a autorité de la chose jugée et ne peut être contesté devant le juge, pourvu qu’il ne soit pas déséquilibré. Cette force juridique est confortée par la possibilité de recourir à l’homologation du protocole a posteriori par un juge afin qu’il devienne exécutoire. Dans ce cas, le protocole aura la même valeur qu’une décision de justice. Précisons toutefois que même en cas d’homologation, la validité du protocole pourra être contestée.

Notez que dans le cas où vous seriez déjà engagé dans une procédure judiciaire, il est possible d’y mettre un terme par la conclusion d’un accord transactionnel en cours de procédure.

L’annulation du protocole d’accord en cas de déséquilibre

Si le protocole d’accord transactionnel a pour but d’assurer la sécurité juridique des relations contractuelles, il ne pourra toutefois être considéré comme valable que s’il fait état de concessions réciproques entre les deux parties. S’il n’est pas nécessaire que ces concessions soient strictement équilibrées, l’un des cocontractants ne doit pas pour autant tirer profit de l’accord de manière disproportionnée ni d’une quelconque situation de faiblesse.

Le versement d’une indemnité d’un montant dérisoire par rapport au préjudice subi par l’autre partie ne constitue ainsi pas, selon les tribunaux, une concession suffisante à reconnaître la validité de la transaction. En effet, la ligne jurisprudentielle actuelle a tendance à prononcer la nullité d’un protocole d’accord transactionnel qui ne va pas au-delà de ce qui est légitimement dû par l’une des parties à l’autre. Ainsi, l’indemnité doit être supérieure à ce à quoi peut prétendre la partie lésée dans le cadre d’un litige. À ce titre, la première chambre civile de la Cour de cassation a pu annuler une transaction aux termes de laquelle une banque s’était uniquement engagée à verser les sommes correspondantes aux opérations réalisées sans procuration du client (Cass. 1ère civ., 29 octobre 2014, n° 13-22.696). La concession avait alors été considérée comme étant dérisoire.

Après la conclusion d’un protocole d’accord, vous pouvez vous rendre compte que les concessions de votre adversaire sont bien moindres que les vôtres. Lorsque l’on souhaite mettre rapidement un terme au conflit, il n’est en effet pas toujours aisé de veiller au respect de l’équilibre de la transaction. Au-delà de l’équilibre, c’est l’existence d’une véritable concession de la part de chacune des parties qui sera recherchée.

En cas de protocole transactionnel déséquilibré, il est possible d’en solliciter l’annulation auprès des tribunaux. Le juge sera alors amené à examiner la réalité des concessions réciproques des cocontractants et à prononcer la nullité du protocole d’accord si ce dernier révèle un déséquilibre conséquent. Il ne pourra toutefois pas procéder à la modification des termes de l’accord, laissant aux parties le soin de conclure une nouvelle transaction ou de porter l’affaire en justice.

À titre d’exemple, la chambre sociale de la Cour de cassation, par un arrêt du 18 janvier 2012, a annulé une transaction conclue entre un employeur et un salarié, au motif que l’indemnité transactionnelle était d’un montant inférieur à ce qu’aurait dû percevoir la salariée licenciée. Dès lors, les juges ont considéré qu’en raison d’absence de « concession appréciable » de la part de l’employeur, la transaction devait être annulée et le licenciement considéré comme dépourvu de cause réelle et sérieuse (Cass. Soc., 18 janvier 2012, n° 10-11.742).

Le rôle de l’avocat dans le protocole d’accord transactionnel

La négociation est l’outil principal de la conclusion d’un protocole d’accord transactionnel. Il faut chercher la solution la plus adaptée, en tenant compte des intérêts et des droits de chaque partie. Jouir des conseils d’un avocat expérimenté dans le cadre de la négociation d’un accord est alors un atout de taille, puisque seul ce dernier sera en mesure de vous empêcher d’être lésé au terme de la transaction. L’avocat sera là pour vous aider à négocier les concessions réciproques des parties et pour rédiger le protocole qui scellera votre accord.

Si le protocole d’accord que vous avez conclu laisse apparaître un déséquilibre en votre faveur, il ne faut pas hésiter à en demander la nullité. L’avocat d’affaires saura alors rapporter les preuves nécessaires, en démontrant la faiblesse des concessions de votre cocontractant. Il s’attachera ainsi à trouver la meilleure solution pour satisfaire vos intérêts et parvenir rapidement à un règlement du conflit en vous épaulant au stade de la négociation puis en vous faisant une proposition transactionnelle en bonne et due forme.

En tout état de cause, face à un protocole d’accord transactionnel déséquilibré, bien qu’il soit certain que le juge annulera l’accord, il ne pourra pas procéder à son rééquilibrage. Il sera nécessaire, à ce titre, de renégocier un nouvel accord, ce pour quoi les conseils de l’avocat vous seront tout autant précieux en amont de la conclusion de l’accord pour éviter ce déséquilibre qu’en aval pour solutionner le problème.

Que faire si l’une des parties ne respecte pas ses engagements ? Dans ce cas, il sera possible de demander la nullité de protocole et d’engager une action en justice.

Avocats Picovschi intervient depuis près de trente ans auprès des dirigeants d’entreprise et mettra à votre service une expertise gage de sérénité, vous évitant ainsi la contestation par votre cocontractant d’un protocole rédigé en des termes clairs. N’hésitez plus, contactez-nous !

Sources : articles 2044 et 2052 du Code civil ; Cass. Soc., 18 janvier 2012, n° 10-11.742 ; Cass. 1ère civ., 29 octobre 2014, n° 13-22.696.

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