Les délais de prescription en matière civile

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| Mis à jour le 20/09/2021 | Publié le

SOMMAIRE

Le délai de prescription est le délai au-delà duquel vous ne pourrez plus engager d’action en justice. Selon la situation dans laquelle vous vous trouvez, le point de départ et le délai de prescription peuvent varier. Précisons néanmoins que depuis la loi du 17 juin 2008, le délai de prescription de droit commun en droit civil est passé de 30 ans à 5 ans. Avocats Picovschi, compétent en droit civil à Paris depuis 1988, vous informe de manière non exhaustive des règles de prescription en vigueur et vous assiste en cas de contentieux.

Définition de la prescription extinctive et acquisitive

La prescription est un délai après lequel l’action judiciaire est irrecevable. Jusqu’à la réforme de 2008, le législateur n’avait prévu qu’une seule et unique définition de la notion de prescription.

Le Code civil différencie désormais deux notions et définit la prescription extinctive comme « un mode d’extinction d’un droit résultant de l’inaction de son titulaire pendant un certain laps temps ». En cas d’inaction pendant un certain délai, vous êtes donc susceptible de perdre vos droits.

A l’inverse, il existe une prescription acquisitive. Celle-ci permet « d’acquérir un bien ou un droit par l’effet de la possession sans que celui qui l’allègue soit obligé d’en rapporter un titre ou qu’on puisse lui opposer l’exception déduite de la mauvaise foi ». La prescription acquisitive permet donc à une personne qui fait l’exercice d’un droit d’en devenir titulaire. En matière immobilière, elle prend le nom d’usucapion.

Toutes ces règles contiennent des subtilités qui requièrent nécessairement l’assistance d’un avocat compétent en la matière. Il prendra connaissance de tous les éléments et de toutes les informations en votre possession afin d’en dégager les règles applicables à votre situation.

Le délai de prescription de droit commun

Vous êtes en conflit avec un professionnel ou un particulier et vous vous interrogez sur les règles de prescription applicables ? Sachez que la loi du 17 juin 2008 a mis en place un nouveau délai de prescription de droit commun en matière civile et commerciale. Les articles 2224 du Code civil et L110-4 du Code de commerce fixent ce délai à 5 ans (contre 30 ans avant réforme).

De manière générale, la loi de 2008 est venue réduire les délais de prescription afin de les adapter à l’évolution de la société. Néanmoins, malgré cette réduction, la loi a prévu des dispositions particulières pour certains délais.

Les délais de prescription spécifiques à certaines matières

Vous rencontrez des difficultés avec un contrat de bail, un contrat de travail ou avec un constructeur ? Vous devez savoir qu’il existe des délais de prescription spécifiques dans ces matières. Malgré la réforme accomplie par la loi du 17 juin 2008, le législateur n’a pas uniformisé tous les délais de prescription et certains délais n’ont ainsi fait l’objet d’aucune modification.

En fonction de la situation, le délai de prescription peut aussi bien être de 3 mois que de 30 ans.

  • En matière de diffamation : le délai de prescription est de 3 mois à compter de la publication
  • En droit de la consommation : Concernant les actions des professionnels contre les consommateurs, le même Code prévoit que « l’action des professionnels pour les biens ou services fournis aux consommateurs se prescrit par 2 ans » (article L218-2 du Code de la consommation). Les actions initiées par les consommateurs à l’encontre des professionnels se prescrivent, elles aussi, par 2 ans à compter du jour de la délivrance du bien dans le cadre de la garantie légale de conformité.
  • En droit des assurances : 2 ans à compter de l'événement qui y donne naissance (article L114-1 du Code des assurances)
  • En matière de vices cachés : 2 ans à compter de la découverte du vice (article 1648 du Code civil)
  • En droit du travail, pour l’action en paiement ou en répétition du salaire : 3 ans
  • Les actions relatives à un contrat de bail : 3 ans
  • En matière de contestation de charges ou de loyer : 5 ans
  • Les actions en matière de construction immobilière : 10 ans
  • La prescription acquisitive en matière immobilière est toujours de 30 ans.

Le législateur a en outre prévu que les parties puissent aménager de façon conventionnelle les délais de prescription ainsi que les causes de suspension ou d’interruption de la prescription. Le délai de prescription ne peut toutefois pas être inférieur à 1 an et supérieur à 10 ans (article 2254 du Code civil).

Tous ces aménagements conventionnels peuvent être lourds de conséquences en cas de conflit. Il est en effet indispensable de vous faire assister par un avocat compétent en droit des affaires qui saura vous conseiller au mieux et vous aider à négocier les aménagements les plus adaptés à votre situation au moment de la conclusion du contrat. Il est parfois difficile d’envisager tous les conflits qui pourraient survenir en cours d’exécution du contrat, seul un avocat chevronné en la matière pourra s’assurer que vos intérêts ne soient pas lésés.

Le point de départ pour le délai de prescription

Si le délai de prescription de droit commun est de cinq ans, il n’en demeure pas moins que le point de départ de ce délai est d’une importance capitale et pourra lui-même être contesté en cas de conflit.

Le point de départ du délai de prescription est déterminé par l’article 2224 du Code civil. Il débute « le jour où le titulaire d’un droit a connu ou aurait dû connaitre les faits lui permettant [d’exercer son action] ». Ainsi, le délai de prescription ne peut pas s’écouler sans que le titulaire d’un droit ne soit au courant des faits à même de le faire agir.

Il convient toutefois de préciser que ce point de départ est soumis à l’appréciation souveraine du juge. Finalement, un fait peut avoir été commis il y a 40 ans sans que le délai de prescription n’ait commencé à courir. En effet, tant que le fait n’est pas connu par le titulaire du droit le délai de prescription ne court pas. On parle de point de départ flottant ou de point de départ glissant. La bonne foi du demandeur est donc prise en considération de manière sous-jacente.

Il n’en demeure pas moins que si le délai commence à courir à partir du moment où la « victime » a connaissance d’un fait dommageable, un délai d’action maximum peut être prévu. Par exemple, en droit des successions, l’article 921 du Code civil dispose que « délai de prescription de l'action en réduction est fixé à cinq ans à compter de l'ouverture de la succession, ou à deux ans à compter du jour où les héritiers ont eu connaissance de l'atteinte portée à leur réserve, sans jamais pouvoir excéder dix ans à compter du décès. »

Notez qu’il est possible de renoncer à la prescription acquise, l’action à l’encontre du renonçant étant alors toujours possible.

Suspension et interruption du délai de prescription

Vous êtes face à un délai de prescription écoulé et vous vous demandez s’il n’existe pas des causes de suspension ou d’interruption de la prescription applicable à votre situation ? Ces deux notions sont à distinguer. Si la « suspension arrête temporairement le cours du délai de prescription sans effacer le délai déjà couru », l’interruption met quant à elle un terme au délai de prescription en cours et un nouveau délai de la même durée commence à courir à partir de l’acte interruptif.

Les parties peuvent conventionnellement ajouter des causes de suspension ou d’interruption sans changer celles prévues par la loi ou s’en défaire, sous réserve de quelques exceptions.

Nouveauté introduite par la réforme, la prescription peut par exemple être suspendue lorsque les parties décident de recourir à la médiation ou à la conciliation (article 2238 du Code civil).

Vous vous interrogez sur toutes ces règles de prescription car vous rencontrez des difficultés ? Même si le préjudice subi a eu lieu il y a plusieurs années, faites appel immédiatement à un avocat compétent dans la matière qui vous intéresse, afin de connaître vos droits et les recours qui s’offrent à vous. Avocats Picovschi, compétent en droit des affaires à Paris depuis 1988, dispose d’une équipe de collaborateurs expérimentés au fait des dernières réformes et qui sauront agir dans votre intérêt. Nos avocats seront des alliés de taille sur lequel vous pourrez compter et auront à cœur de vous obtenir satisfaction.


Sources : articles 1792-4-3, 2219, 2223, 2224, 2225, 2226, 2232, 2238, 2250, 2254 et 2258 du Code civil ; article L110-4 du Code de commerce ; article L218-2 du Code de la consommation ; article L121-1 et L123-1 du Code de la propriété intellectuelle.

Commentaires des lecteurs d'Avocats Picovschi

Internaute le 23/10/2014
Votre article est intéressant ! Merci encore.


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