La conversion de l'usufruit du conjoint survivant

La conversion de l'usufruit du conjoint survivant

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Vous venez de perdre votre conjoint et vous avez entendu parlé de la conversation de l’usufruit. Vous vous interrogez sur vos droits dans la succession ? Sachez que le conjoint survivant peut se retrouver usufruitier de tout ou partie de la succession. Toutefois cet usufruit peut s'avérer pesant tant pour le nu-propriétaire que pour l'usufruitier. Avocats Picovschi, compétent en droit des successions à Paris, vous aide à mettre fin amiablement à l'usufruit du conjoint sur tout ou partie des biens de la succession.

Quels sont les droits du conjoint survivant ?

Vous venez de perdre un proche et vous vous interrogez sur vos droits dans la succession ? Le législateur a prévu qu'en présence d’enfants issus des deux époux, le conjoint survivant a le choix entre l’usufruit de la totalité des biens ou la propriété du quart des biens. En revanche, lorsqu'un des enfants n’est pas commun aux époux, le conjoint survivant perd cette option et ne reçoit que la propriété du quart de la succession (article 757 du Code civil). Tels sont ainsi les droits du conjoint survivant en l’absence de libéralités consenties par le défunt.

Toutefois, lorsque le défunt a effectué une donation entre époux, les droits du conjoint survivant se trouvent modifiés. En effet, selon l’article 1094-1 du Code civil, que les enfants ou descendants du défunt soient communs ou non aux époux, celui-ci a pu disposer librement en faveur du conjoint survivant :

  • De la quotité disponible
  • D’un quart de ses biens pleine propriété et le reste en usufruit
  • De la totalité des biens en usufruit

L’usufruit du conjoint survivant dans la succession du défunt peut parfois s’avérer source de contentieux entre les héritiers, notamment lorsqu’ils sont issus d’un premier lit. Il est alors important de s’entourer d’un avocat chevronné en droit des successions qui saura non seulement s’avérer être un soutien de taille, mais également défendre vos intérêts avec ferveur.

Cantonnement ou conversion d’usufruit : que devient l’usufruit du conjoint survivant ?

Le législateur a envisagé une solution pour permettre au conjoint survivant de limiter l'usufruit reçu par libéralité à cause de mort. Le cantonnement suppose qu'il y ait une bonne entente familiale car le conjoint survivant limite son émolument à certains biens sans contrepartie. Dans ce cas, l’excédent revient aux héritiers sans que cela puisse être considéré comme une libéralité en leur faveur.

Lorsque la situation est plus conflictuelle, ou lorsque le conjoint ne peut abandonner sans contrepartie une fraction de son émolument, une autre solution n'obligeant aucune des parties à faire des concessions s'offre au conjoint survivant et aux héritiers : la conversion de l'usufruit du conjoint survivant. Le législateur a en effet prévu deux types de conversion de l'usufruit recueilli par le conjoint survivant : la conversion en rente viagère et la conversion en capital.

La conversion de l'usufruit du conjoint survivant dans le cadre des articles 759 et suivants du Code civil n'est possible qu’à condition que l'usufruit converti soit d'origine successorale. La demande de conversion émane des héritiers nus-propriétaires ou du conjoint. Elle doit être faite avant la clôture des opérations de partage. Ces conditions sont requises tant pour la conversion en rente viagère qu'en capital.

Le cantonnement et la conversation de l’usufruit peuvent présenter quelques subtilités difficiles à appréhender, c’est pour cette raison que la présence d’un avocat à vos cotés constitue une plus value indéniable dans la gestion de votre dossier.

Conversion en rente viagère et conversion en capital : quelles différences ?

Héritier nu-propriétaire et conjoint survivant peuvent tous deux demander à convertir en rente viagère ou en capital les droits d'usufruit recueillis par celui-ci dans la succession de son époux, à titre légal, testamentaire ou dans le cadre d'une donation de biens à venir.

En cas d’accord entre le conjoint survivant et un ou plusieurs héritiers nus-propriétaires sur le principe d'une conversion amiable, les modalités de cette dernière sont fixées par les parties. Cet accord passe par le notaire qui fixe le montant de la rente viagère, en fonction de l'espérance de vie du crédirentier et de la nature des biens démembrés, ou du capital versé. Cependant, les parties pourront d’un commun accord prévoir une rente plus importante ou minorée.

Cette étape n’est pas toujours aisée ! Héritiers et conjoint survivant peuvent en effet être d’accord sur le principe de la conversion, mais pas sur ses modalités. Les discussions peuvent alors devenir houleuses, la raison laissant alors la place à certaines rancœurs familiales.

À défaut d'accord entre les parties, il faudra s’intéresser à la nature de la conversion. En effet, la conversion de l’usufruit en capital ne pouvant se faire que par accord entre les héritiers et le conjoint survivant, le projet devra être abandonné (article 761 du Code civil).

En revanche, s’il s’agit d’une conversion en rente viagère, la demande de conversion pourra être soumise au juge par l'un des héritiers nus-propriétaires ou par le conjoint successible lui-même. Il convient alors de préciser que le juge n'est pas tenu d'imposer la conversion au conjoint survivant. Il statue en fonction des intérêts en présence. Sa décision sera notamment motivée par l'âge et la solvabilité des parties mais également leur aptitude à gérer les biens. Lorsqu'il accède à la demande de conversion, le juge doit fixer le montant de la rente ainsi que les sûretés et l'indexation qui l'accompagnent.

En cas de saisine du juge, il ne faudra donc pas oublier de motiver votre demande. Ne négligez pas cette étape, à défaut de quoi la décision du juge pourrait ne pas être conforme à vos espérances. Mettez toutes les chances de votre côté en prenant l’assistance d’un avocat rompu à cet exercice. Avocats Picovschi accompagne ses clients depuis plus de 30 ans dans le règlement des successions et vous aidera à constituer un dossier solide afin de vous obtenir satisfaction.

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