Construction sans permis de construire : que se passe-t-il ?

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SOMMAIRE

Le permis de construire est un acte administratif délivré par le service d’urbanisme d’une commune. Que se passe-t-il si vous construisez sans permis ou si vous achetez un bien qui n’est pas cadastré ? Avocats Picovschi, compétent en droit immobilier et en droit de la construction à Paris, évoque pour vous les plus courantes afin de vous aider à y voir plus clair sur les règles applicables en la matière et vous assiste en cas de contentieux relatif au permis de construire.

Que peut-on construire sans permis ?

Abri de jardin, chalet, garage, cabane pour les enfants, véranda, extension ou poulailler : la règle est la même. Seules les constructions de moins de 5 m² (et moins de 12 mètres de haut) peuvent se passer de procédure administrative. Si vous voulez construire un bâtiment dont la surface est comprise entre 5 et 20m2, il suffit de faire une déclaration préalable en mairie pour les informer de votre future installation. En revanche, si la surface de votre projet est supérieure à 20m2, alors il faut impérativement déposer une demande de permis de construire.

Pour faire une demande de permis de construire, vous devez remplir le cerfa 13406*08 et l’envoyer à la mairie en 4 exemplaires. Le permis de construire permet à l’administration de vérifier que votre projet est bien conforme aux règles d’urbanisme en vigueur. Il vous est délivré dans les trois mois suivants le dépôt de la demande. Une fois la construction achevée, il faudra ensuite réaliser une déclaration d’achèvement des travaux. Le service du cadastre sera chargé de mettre à jour dans sa base de données l’existence de votre construction.

Quelles sanctions en cas de construction sans permis ?

Si vous ne respectez pas la procédure du permis de construire, vous êtes en situation irrégulière et risquez des sanctions. Elles sont définies par l’article L480-4 du Code de l’urbanisme. Dans les 6 ans qui suivent la construction, votre responsabilité pénale peut être engagée (amende ou prison). Le délai est étendu jusqu’à 10 ans pour la responsabilité civile (dommages et intérêts). Pour rappel, la justice pénale réprimande les délits et les infractions, la justice civile répare les préjudices et dédommage les victimes.

Les sanctions pénales sont très lourdes. Elles s’élèvent entre 1200 et 6000 euros par m2. Soit entre 24 000 et 120 000 euros pour une construction illégale de 20 m2. Dans certains cas, une amende fixe de 300 000 euros peut être délivrée. Il faut savoir que tous les acteurs qui ont participé à la construction sans permis sont concernés par ces sanctions : particulier, maçon, architecte, couvreur, etc. Un propriétaire bailleur peut lui aussi être poursuivi, même si c’est son locataire qui est à l’origine de la construction. En cas de récidive, 6 mois de prison peuvent être prononcés par le juge.

Les sanctions civiles sont plus légères. Elles prennent la forme de dommages et intérêts. Le tribunal judiciaire peut être saisi par la commune ou le voisinage. Une construction illégale est considérée comme un préjudice. Des sanctions fiscales peuvent aussi venir s’ajouter pour régulariser les taxes impayées pendant plusieurs années.

Le juge peut ordonner la démolition de la construction. Dans le meilleur des cas, il peut se contenter d’exiger une mise en conformité.

Comment régulariser une construction illégale ?

Si vous venez d’achever une construction, il n’existe aucune procédure spéciale pour la légaliser après-coup. Il faut déposer une demande de permis de construire en précisant qu’il s’agit d’une régularisation. Il est possible que votre commune fasse preuve de souplesse et n’engage pas de poursuite pour vous pénaliser. Il faudra cependant indiquer dans votre demande les renseignements qui correspondent parfaitement aux travaux réalisés. Si la demande est acceptée, considérez-vous comme chanceux, vous êtes tiré d’affaire ! En revanche, si votre construction illégale ne respecte pas les règles d’urbanisme en vigueur… Alors vous devrez mettre le bâtiment en conformité ou le démolir. Pour connaître les règles d’urbanisme qui vous concernent, consultez le PLU de la parcelle cadastrale concernée (demande en mairie).

Si vous souhaitez régulariser un bâtiment qui a plus de 10 ans : le délai de prescription est passé et vous ne pouvez plus être poursuivi au pénal ou au civil. Mais attention, cela ne signifie pas que votre construction est légale. Comme elle n’existe pas officiellement, vous éprouverez des difficultés à demander des autorisations de travaux (modification de façade par exemple). Il faudrait qu’elle soit au moins cadastrée. Pour cela, ce n’est pas le service de l’urbanisme qu’il faut contacter, mais directement le service du cadastre auquel vous êtes rattaché. Si le cadastre accepte de reconnaître votre construction, vous pourrez amorcer un dialogue avec les services de l’urbanisme plus facilement.

Acheter un bien immobilier non cadastré, est-ce une bonne idée ?

Un bâtiment non cadastré peut faire l’objet d’une vente immobilière : le notaire vous met au courant de la situation irrégulière de la construction. La vente d’un bâtiment, même illégal, doit passer par un notaire. Mais là aussi, il n’en est pas légal pour autant !

L’acquéreur d’un bien immobilier non cadastré ne peut pas faire l’objet de poursuites pénales, mais sa responsabilité civile peut être engagée. La menace de démolition plane encore au-dessus de votre tête. Alors que faire ? Faut-il absolument renoncer à l’achat d’un bâtiment illégal ?

La solution la moins risquée consiste à inscrire la régularisation du bâtiment comme condition suspensive au compromis de vente. La vente est bloquée en votre faveur, mais vous pouvez vous retirer si la régularisation n’aboutit pas.

Peut-on assurer un bâtiment illégal ou non cadastré ?

Les compagnies d’assurance proposent des offres variées et les règles du jeu changent vite. Mais il faut tout de même savoir qu’une fausse déclaration peut avoir de lourdes conséquences. L’article L.113-8 du Code des assurances prévoit, en cas de fausse déclaration, la nullité du contrat. Lors de la souscription à un contrat d’assurance, l’assuré est tenu de répondre à des questions en remplissant un formulaire. Si vous faites croire par exemple que votre bâtiment est un bâtiment à usage d’habitation, et qu’un incendie le ravage, l’assureur a le droit de refuser de vous indemniser.

Il faut savoir qu’un bâtiment illégal ne peut pas être considéré comme un bâtiment à usage d’habitation. Un hangar agricole rénové en petite maison non plus n’est pas un bâtiment à usage d’habitation, même s’il est très confortable (il faudrait faire un changement de destination). Bref, faites très attention aux informations que vous partagez à votre assureur. Le plus sûr, c’est de ne rien cacher.

Si la construction illégale est une extension non déclarée, l’indemnisation de l’assurance a de grandes chances d’être impactée en cas de sinistre (incendie, inondation, tempête…).

La modification de la configuration d’un logement peut engendrer une hausse du coût de l’assurance habitation. Là aussi, c’est une situation irrégulière qui risque de vous causer des ennuis le jour où vous avez besoin de votre assureur.

Pour résumer : mieux vaut ne pas jouer avec le permis de construire

Un dépôt de permis de construire n’est pas une démarche administrative anodine. Construire sans permis risque fort de poser problème un jour ou l’autre. Un bâtiment illégal évolue dans une insécurité permanente. Il sera difficile à assurer ou à rénover. Il risque même la démolition à tout instant. Les sanctions financières pour le propriétaire et les professionnels qui ont participé à sa construction peuvent être lourdes. Bref, les inconvénients sont nombreux.

C’est que le permis de construire permet aux communes de contrôler le développement urbain. C’est par exemple un moyen de veiller à la préservation des zones naturelles. Pourtant, le permis de construire est encore perçu comme une grosse contrainte par certaines personnes, qui essaient de le contourner voire carrément de l’ignorer. Mais à quoi ressembleraient nos villes et nos campagnes, sans le permis de construire ?

Voisin d’une construction illégale, propriétaire, futur acquéreur ? Vous pouvez être confronté à un moment donné à une problématique inhérente à l’existence d’une construction ou extension sans permis de construire. Avocats Picovschi, compétent en droit immobilier et en droit de la construction à Paris, vous assiste en cas de contentieux.

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